Top articles
-
Ceija Stojka : Auschwitz est mon manteau Et autres chants tsiganes
Le choix de l'éditeur Elle dit que "le tournesol est la fleur du Rom", qu'elle est une tsigane qui aime "la pluie, le vent et l'éclair , quand les nuages masquent le ciel". Elle dit qu'Auschwitz est son manteau et qu'elle ne connaît pas la peur car sa...
-
Nathalie Riera : Puisque beauté il y a
Carnet de campagne I Elegeia et autres chants de soleil Des ornières et de l'eau Femme à lèvres fleur, j'écris ce qui est dans le désir d'être écrit, la parole des arbres habités,l'oiseau pour me rappeler ce qui est futile, l'enfance et son rire gracile...
-
Ariane Dreyfus : Quand la terre bouge
J'ai mal tiré la couverture,Le chat s'endort dans un creux que j'ai fait Si je dors mal la nuit fait des plis, y retombentdes visages, trop de visages Le presque sommeil les soulève, ils retombent,Les déplace, des brindilles restent et tremblent Je suis...
-
L'oeil coincé dans mon poème
Vois-tu ce que la chute fait de moi ? Une fine peau qui brûle A l'intérieur, le soleil se déplaceau bord de chaque émotion Comme une marionnette suspendue à un fil Dans l'attente, j'attends toujours Le soubresaut à faire tremblerle dernier oiseau de proie....
-
Wadih Saadeh : Je vais calmement vers le miroir
C'est délicat que tu me regardesQue tu me souris si je sourisJe t'en prie, ne tape pas à la porteJe suis à la fenêtre en train de contempler le pont L'acte noble, c'est moi qui l'ai accompli aujourd'hui :J'ai regardé la merJ'ai vu dans la rue des gens...
-
Lettre de Bram Van Velde à Samuel Beckett
Je suis au parc, un soleil d'été fait oublier des jours déjà froids et un commencement de grippe,mon côté faible. C'est possible que l'hiver sera dur à Paris, mais la vie reprend de plus en plus etnous serons nombreux pour partager la misère.Votre lettre,...
-
Mark Rothko : Rêver de ne pas être
Souvent, la trouble impression d'être déjà mort et de marcher dans les pas d'une autre vie que la sienne. J'écris dans le noir. Je suis si peu sûr d'exister. Si quelque chose me pousse à écrire, c'est la folie de vouloir préciser la teneur de ces mots....
-
Egon Schiele : Le portrait de la jeune fille pâle et muette
Une pollution de mon amour -- Oui. J'aimais tout.La jeune fille est venue, j'ai trouvé son visage, soninconscient, ses mains d'ouvrière ; j'aimais tout enelle. Il fallait que je la représente à cause de son re-gard et de sa proximité avec moi. -- À présent,...
-
Marie Huot : Ma maison de Geronimo
Dans ma maison de Geronimopersonne ne sait comment j'apprivoise le journi avec quelle violence je l'agrippeet le défiepour l'épingler finalement sous mes paupièresPersonne ne connaît le nom de l'oublietted'où je remontele coeur en pendule au bout d'une...
-
Marée Haute
Peut-êtrene verrais-je rienlorsqueau-dedanss'envolera l'incurabledésir D'une femme aux abois Peut-êtrej'ai peineà étirerle peu du mondequi filtre à travers le drap rouge D'une humanité s'oubliant Y aura t-il d'autres possibilités d'aimerqui ne blesse...
-
Dans les mains des enfants, les fantômes s'endorment
Comme une petite fille attend la nuit je regarde l'étendue du présentcar l'on sait que toute vie distrait les rêves fantômes venus de l'enfance Pourquoi le cerisier en fleur ne deviendrait-il pas oiseau rouge,le long de ma robe ? De l'autre côtés'élèvent...
-
Correspondance : Vita Sackville-West et Virginia Woolf
Long Barn, Weald,Sevenoaks.17 Juin (1926) Ha, ha ! Regarde ce que j'ai trouvé. Simplement, retourne-le -moi parce que c'est trop précieux, je ne voudrais pas le perdre. J'aime qu'on épelle mon nom - je veux dire le nom de Harold - de travers. Il va falloir,...
-
Au coeur est un précipice
Parfoisquand je m'ennuie je me prends pour ce que je suis réellement Une femme qui tourne autour d'elle-même Il m'arrive de frôler les villes mystérieuses dans lesquelles j'entends la litanie des âmes persécutées je demande alorsde garder l'innocence...
-
Jérôme Pergolesi : Les chemins de la nuit
ICI Tu entres dans la cuisinel'aurore aux lèvreset l'autre te suit ce n'est pas moije meursen face du crimele café est ameret l'autre te suit Page 15 Le ciel en papierse froisse dans nos mainset brûle Je veux prendre tout l'orangedu jour qui tombeet l'infuser...
-
THIERRY METZ : LETTRES À LA BIEN-AIMÉE
Ouvrir. fermer. Chaque soir. Une porte. Un mot. Puis raconter aux gosses des histoires de chiens, de corbeaux. Ou l'inverse. Il ne s'apercevront que d'une fatigue. On n'a qu'un peu de terre dans la voix. Pour s'y coucher. Avec eux. Page 14 Chambre de...
-
Paroles d'Artiste : Ceija Stojka
Un être humain c'est vraiment très résistant et quand il a comme ma mère [...] une volonté comme ça très forte, alors tu t'en fous complètement de ce que tu as dans le ventre. Ma mèrepar exemple était assise près d'un cadavre qui portait un pull over,...
-
Ariel Spiegler : C'est pourquoi les jeunes filles t'aiment
J'ai mis ton chien dans mon poème. Il y a bavé très longtemps. Je pense à des dimanches blêmes d'hiver où il pleut doucement, au mois de mai qui veut qu'on aime et qu'on embrasse son amant. Le temps me fait peur à tourner. Je veux sortir de la semaine...
-
Polaroid 22
Photographie. Margaret. M. De Lange Il n y a presque plus de soleil depuis quelques jours L'été s'est couché et moi avec Pourtant tant de choses restent à faire L'ordinaire me coupe un bras puis deux et je ne peux plus parler C'est comme si un vent violent...
-
Un oiseau noir,un nid, la solitude
Roberto Juarroz, c'est mon poète de coeur. Je me promène avec ses mots ils me touchent de par leur sensibilité et leur fluidité comme une caresse qui me brûle par tant de vérité à soi et au monde. Et quand l'absence revient me visiter, je tourne les pages...
-
Le bois des roses
Le bois des roses m'écorche le dos La morsure des paumes récolte la pluie La terre des amants m'ensevelit Je suis cette autre tendue entre le baiser et l'hiver. Le 12 Janvier 2013. Sculpture d'Auguste Rodin, "L'éternelle idole"(1890-1894).
-
Ce lieu qui me ressemble
Photographie d'Anna Aden. Dois-je déposer une parole pour me sentir vivante Ou effleurer ce qui ne peut être Je n'ai que moi et cet insatiable langage ce marécage qui s'embrume dévoile sa blessure au premier jour du monde Le 2 Avril 2016
-
Variation en moi mineur
Photographie d' Anna Aden. Tu es ce coeur muet Qui marche dans les bois Tes pas indociles s'évertuent à défier la torpeur / l'arrachement à la terre Nul ne t'attend / que la parole blessée.
-
Imagine la nuit
Descendre tomber s'émanciper de ses aboiements Imagine que je lui mente à elle / la joie en l'appelant ma douce " Untitled, New York", 1979-1980, photographie de francesca woodman
-
Saison muette
Photographie de Josef Sudek Et demain Demain est un fruit sans saison dérobé à la lenteur des choses Il frappe ma poitrine / je suis un nuage de cendres Le 8 Août 2016.
-
Le désordre est une petite musique
Peinture d'Anselm Kiefer, 2007. Quand l'absurde vient à déchirer mon ventre Je l'exècre comme une terre à labourer Par laquelle mes os rencontrent la désolation. Le 1 Mars 2016.