poemes
Chambre noire
Tu soumets à la grâce la férocité de ce qui te transperce L'animal devient poème.
Minimaliste
Tu vis dans un reflet d'oeil épuré De quelle couleur est la fêlure ? De Celle qui te lèche la bouche ou De Celle qui ne te laisse pas crier Le 19 Juillet 2016.
Imagine la nuit
Descendre tomber s'émanciper de ses aboiements Imagine que je lui mente à elle / la joie en l'appelant ma douce " Untitled, New York", 1979-1980, photographie de francesca woodman
Et le vent
Peinture de Zao Wou-Ki poignarde l'armure de la femme que je fus. Le 28 Mai 2016.
Ce qui reste est impudique
Et si quelque part, Tout n'était pas nu Mais étrangement caché Des perles à mes joues Comme de petites pleureuses Avides d'innocence Je mime le désir Être la corde sensible Du festin Avant que les mots ne tremblent dans ma bouche. Le 16 Mai 2016.
Aussi
Les heures deviennent des chants d'oiseaux incertaines et pudiques Serai-je saisir la fulgurance de mes états d'orpheline ?
Parfois
Les heures dessinent des foetus avortés Ni yeux, ni tête La mort rôde tout près. Le 1 Mai 2016.
Variation en moi mineur
Photographie d' Anna Aden. Tu es ce coeur muet Qui marche dans les bois Tes pas indociles s'évertuent à défier la torpeur / l'arrachement à la terre Nul ne t'attend / que la parole blessée.
Evanescente
Aussi décimée qu'une comète je te restitue mon soleil. Le 17 Avril 2016.
Ce lieu qui me ressemble
Photographie d'Anna Aden. Dois-je déposer une parole pour me sentir vivante Ou effleurer ce qui ne peut être Je n'ai que moi et cet insatiable langage ce marécage qui s'embrume dévoile sa blessure au premier jour du monde Le 2 Avril 2016